Dans nos pays industrialisés, le temps de travail passé dans
des bureaux climatisés, à l’intérieur de bâtiments ou en espace mobile clos est
de plus en plus conséquent. La qualité de l’air ambiant s’est également modifiée
dans la dernière décennie : diminution du renouvellement de l’air suite aux
mesures d’isolation, équipement technique en perpétuelle mutation, nouveaux
matériaux de construction, pollution extérieure liée à la circulation.La qualité
de l’air ambiant s’en trouve complètement modifiée et la notion de « syndrome du
bâtiment malade », aussi appelé Sick Building Syndrome (SBS), s’est développée
depuis la fin des années septante.
Qu’est ce que le SBS ?
Le SBS n’est pas une entité médicale au sens strict. Il
s’agit d’un ensemble de symptômes atypiques touchant les voies respiratoires
supérieures et inférieures, la peau, les muqueuses et/ou le système nerveux
central. Les plaintes des personnes touchées sont essentiellement liées à un
inconfort et les symptômes ne représentent pas une menace pour la santé à court
terme. Les plaintes sont extrêmement variées, de type fatigue, nausées, problème
de concentration, démangeaisons, irritation des yeux, syndrome grippal, gorge
sèche, … .On ne parle de suspicion de SBS que si une majorité des occupants d’un
même bureau/building se plaint de ce type de symptômes. Typiquement, les
plaintes apparaissent rapidement lorsque ces personnes séjournent dans le
bâtiment, et disparaissent ou s’estompent quand elles le quittent. Les plaintes
sont donc liées à l’occupation des locaux et concernent une grande partie du
personnel occupant les lieux.
Il est important de distinguer le « Sick building
syndrome » du « buiding related illness » (maladie liée au bâtiment, BRI). Dans
le cas du BRI, il s’agit de symptômes bien spécifiques de maladies de causes
précises (légionellose, amiante, acariens, moisissures,…) pouvant menacer à
court terme la santé de la personne touchée.
Quelles sont les causes du Sick Building Syndrome?
L’origine du SBS est généralement multifactorielle.
Cependant, les paramètres dits « physiques », de type humidité de l’air
problématique, renouvellement de l’air insuffisant, température ambiante non
adéquate, distribution de courants d’air sont souvent mis à l’avant-plan et
considérés comme facteurs principaux à l’origine du syndrome. Le tableau suivant
synthétise les facteurs étiologiques retrouvés lors d’investigations sur les «
bâtiments malades »aux Etats-Unis.
Facteurs responsables de Sick Building
Syndrome
(issu de Sick Building Syndrome, revue des données
proportionnelles de 592 bâtiments aux Etats-Unis, J. Gebbers et U. Glück, F. Med
Suisse, Janvier 2003)
On peut constater que les bâtiments à air conditionné
présentent plus de problèmes de SBS que les bâtiments aérés spontanément.
Certains facteurs psychosociaux liés au travail favorisent également l’extension
des symptômes et le nombre de personnes touchées dans le bureau
concerné.
Comment gérer un SBS en tant qu’employeur ou conseiller en prévention ?
Idéalement, une objectivation des plaintes devrait être
réalisée en garantissant l’anonymat. Si l’ensemble des données médicales
recueillies fait suggérer un SBS, un plan d’investigation par étapes doit être
établi en collaboration avec les personnes concernées, le médecin du travail et
le conseiller interne en prévention. Il est important de ne pas précipiter
l’enquête en créditant de manière prématurée « LA » cause du problème. Les
problèmes de SBS sont souvent à causes multiples. Il est donc important
d’attendre l’ensemble des conclusions pour présenter un plan d’action au Comité
de Prévention et de protection (CPPT). La communication est fondamentale dans ce
type de gestion. Il faut informer clairement le personnel des étapes parcourues
et lutter contre le développement de « rumeurs » qui enlisent le problème.
Etablir un groupe de travail dirigé par le conseiller en prévention constitue un
bon vecteur de communication dans la gestion du SBS.
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