jeudi 17 janvier 2013

Sick Building Syndrome

Dans nos pays industrialisés, le temps de travail passé dans des bureaux climatisés, à l’intérieur de bâtiments ou en espace mobile clos est de plus en plus conséquent. La qualité de l’air ambiant s’est également modifiée dans la dernière décennie : diminution du renouvellement de l’air suite aux mesures d’isolation, équipement technique en perpétuelle mutation, nouveaux matériaux de construction, pollution extérieure liée à la circulation.La qualité de l’air ambiant s’en trouve complètement modifiée et la notion de « syndrome du bâtiment malade », aussi appelé Sick Building Syndrome (SBS), s’est développée depuis la fin des années septante.

Qu’est ce que le SBS ?

Le SBS n’est pas une entité médicale au sens strict. Il s’agit d’un ensemble de symptômes atypiques touchant les voies respiratoires supérieures et inférieures, la peau, les muqueuses et/ou le système nerveux central. Les plaintes des personnes touchées sont essentiellement liées à un inconfort et les symptômes ne représentent pas une menace pour la santé à court terme. Les plaintes sont extrêmement variées, de type fatigue, nausées, problème de concentration, démangeaisons, irritation des yeux, syndrome grippal, gorge sèche, … .On ne parle de suspicion de SBS que si une majorité des occupants d’un même bureau/building se plaint de ce type de symptômes. Typiquement, les plaintes apparaissent rapidement lorsque ces personnes séjournent dans le bâtiment, et disparaissent ou s’estompent quand elles le quittent. Les plaintes sont donc liées à l’occupation des locaux et concernent une grande partie du personnel occupant les lieux.
Il est important de distinguer le « Sick building syndrome » du « buiding related illness » (maladie liée au bâtiment, BRI). Dans le cas du BRI, il s’agit de symptômes bien spécifiques de maladies de causes précises (légionellose, amiante, acariens, moisissures,…) pouvant menacer à court terme la santé de la personne touchée. 

Quelles sont les causes du Sick Building Syndrome?

L’origine du SBS est généralement multifactorielle. Cependant, les paramètres dits « physiques », de type humidité de l’air problématique, renouvellement de l’air insuffisant, température ambiante non adéquate, distribution de courants d’air sont souvent mis à l’avant-plan et considérés comme facteurs principaux à l’origine du syndrome. Le tableau suivant synthétise les facteurs étiologiques retrouvés lors d’investigations sur les « bâtiments malades »aux Etats-Unis.
 

 Facteurs responsables de Sick Building Syndrome
(issu de Sick Building Syndrome, revue des données proportionnelles de 592 bâtiments aux Etats-Unis, J. Gebbers et U. Glück, F. Med Suisse, Janvier 2003)
 
On peut constater que les bâtiments à air conditionné présentent plus de problèmes de SBS que les bâtiments aérés spontanément. Certains facteurs psychosociaux liés au travail favorisent également l’extension des symptômes et le nombre de personnes touchées dans le bureau concerné. 

Comment gérer un SBS en tant qu’employeur ou conseiller en prévention ?

Idéalement, une objectivation des plaintes devrait être réalisée en garantissant l’anonymat. Si l’ensemble des données médicales recueillies fait suggérer un SBS, un plan d’investigation par étapes doit être établi en collaboration avec les personnes concernées, le médecin du travail et le conseiller interne en prévention. Il est important de ne pas précipiter l’enquête en créditant de manière prématurée « LA » cause du problème. Les problèmes de SBS sont souvent à causes multiples. Il est donc important d’attendre l’ensemble des conclusions pour présenter un plan d’action au Comité de Prévention et de protection (CPPT). La communication est fondamentale dans ce type de gestion. Il faut informer clairement le personnel des étapes parcourues et lutter contre le développement de « rumeurs » qui enlisent le problème. Etablir un groupe de travail dirigé par le conseiller en prévention constitue un bon vecteur de communication dans la gestion du SBS.

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