A l’heure où les Etats occidentaux peinent à résorber leurs déficits
budgétaires, le chiffre venu d’Arabie saoudite laisse pantois. Le premier
exportateur mondial de pétrole a réalisé cette année, selon un communiqué du
conseil des ministres saoudiens, un excédent budgétaire record, de 102,9
milliards de dollars. Un chiffre sans équivalent aujourd’hui de par le monde et
équivalent à…15 % du PIB du royaume, ou encore à 3.000 dollars par
habitant.
Le ministère des Finances a précisé que les recettes, tirées à 92 % des
revenus pétroliers (les exportations d’hydrocarbures saoudiennes dépendent
étroitement du secteur public), avaient atteint 330,4 milliards de dollars cette
année, bien d’avantage que les 187 milliards de dollars planifiés. Les dépenses
ont, elles aussi, connu une forte progression, mais de « seulement » 21 % ;
elles ont atteint 227 milliards de dollars contre une prévision initiale de 184
milliards. Le quart des dépenses publiques saoudiennes est consacré à
l’éducation, juste devant la santé et l’armement. La majorité des jeunes
saoudiens sont employés du secteur public.
Le conseil des ministres a adopté un budget record pour 2013 avec des
dépenses de 218 milliards de dollars et des recettes de 221 milliards. On voit
mal toutefois quel évènement géostratégique pourrait susciter une chute d’un
tiers des recettes du royaume, hormis une sévère récession en Europe. A
l’inverse, Riyad table sur des dépenses en recul de 5 % par rapport à celles
effectivement réalisées cette année.
L’Arabie saoudite se montre généralement très prudente dans l’évaluation de
ses recettes, se fondant sur un prix du baril volontairement bas afin d’éviter
toute mauvaise surprise. L’Arabie saoudite dispute à la Russie et, bientôt, aux
Etats-Unis, le rang de premier producteur mondial de pétrole, avec 9,8 millions
de barils par jour en moyenne en 2012.
Déjà en 2011, les recettes de l’Etat saoudien s’étaient avérées presque deux
fois supérieures à l’objectif, grâce à la flambée des cours
internationaux, pour atteindre 296 milliards de dollars. Ce qui, compte tenu
de dépenses de 214 milliards de dollars, avait permis de dégager un excédent
record de 81 milliards de dollars. Record pulvérisé, donc, cette année. Saluant
cette abondance, le roi Abdallah a mis en garde les ministres contre « tout
laxisme ou négligence ». Reste à savoir si son gouvernement sera incité
effectivement à lutter contre les gaspillages, si le sous-sol saoudien continue
de cracher 41 millions de dollars de rente par heure.
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