Les achats sont aujourd’hui sortis de leur dimension purement
opérationnelle pour devenir un véritable levier de rentabilité et de
compétitivité au sein des organisations, dans un contexte de plus en
plus concurrentiel. Au-delà de leur poids économique de plus en plus fort, les
achats représentent une fonction clé dans la mesure où ils sont en
première ligne exposés à l’évolution des risques (réglementaires,
d’image, de
sécurité et de pérennité des sources d’approvisionnement…) mais aussi des opportunités de marché. C’est précisément pour cette raison que l’on parle depuis les années 2000 d’achats dits « responsables » , car ils sont clairement une des réponses aux enjeux de Développement Durable qui challengent les entreprises.
Les engagements en témoignent : entre 2009 et 2011, 56% des entreprises ont augmenté les ressources qu’elles allouaient aux achats durables (selon le baromètre 2011 sur les Achats durables et responsables d’ HEC et Ecovadis). En effet, il semble que les organisations aient tout à gagner à s’engager dans cette voie : construction de relations mutuellement bénéfiques et de long termes avec leurs fournisseurs, anticipation des risques, réduction des coûts et développement de nouveaux marchés…sans oublier non plus que les acheteuses et les acheteurs trouvent là une vraie opportunité de redonner du sens à leur métier.
Pourtant, la littérature n’est pas dense sur le sujet. C’est pour combler ce manque que Les Echos Etudes ont sollicité Olivier Menuet, pionnier des Achats Durables en France, enseignant à HEC, CENTRALE, ESCP Europe et EM Lyon, et actuellement directeur des Achats Responsables à la SNCF, et Agnès Rambaud, directrice associée du cabinet Des Enjeux et des Hommes, spécialiste en conduite du changement, qui accompagne de nombreuses entreprises dans le déploiement de leur politique d’achats responsable et la formation des équipes. L’étude, d’un peu plus de 400 pages, recense de façon exhaustive les initiatives en termes d’achats responsables (jusqu’aux tous derniers travaux sur l’ISO 26 000 Achats) et donne des repères et des outils opérationnels pour passer à l’action. Les expériences de 15 témoins (Accor, Alstom, Bouygues Telecom, ECPAR Québec, Eiffage, General Electric, L’Occitane, L’Oréal, La Poste, Outilacier, Renault, Sodexo, SNCF, Veolia Environnement, Ville de Lyon) sont ainsi expliquées et analysées afin d’en extraire des enseignements transposables dans un maximum de secteurs, qu’il s’agisse de grands groupes, de PME ou d’acteurs publics.
Parmi les constats de l’étude figure le fait qu’il ne suffit pas d’acheter des produits responsables (verts, équitables, solidaires etc.) pour acheter responsable : la démarche va au-delà, invitant l’acheteur à repenser ses pratiques et sa posture tout en s’inscrivant dans les processus des achats, condition de l’efficacité et de la pérennité d’une telle démarche. En effet, une politique d’achats responsables se concrétise par une approche globale et d’amélioration continue, qui se traduit à toutes les étapes du processus achats, de la spécification du juste besoin jusqu’à l’exécution et la fin de vie du contrat. Ainsi, apprendre à challenger les demandes des donneurs d’ordre, dépasser le triptyque classique QCD (Qualité, Coût, Délai) et sélectionner des fournisseurs sur de nouveaux critères, les accompagner dans leur démarche de progrès, font partie des missions de l’acheteur responsable. Il doit également avoir une vision systémique de l’impact de ses achats, une vision partenariale, impliquant les autres directions de l’entreprise et les fournisseurs à la co-innovation et une vision plus long terme prenant en compte le coût global d’acquisition (ou TCO, « Total Cost of Ownership »).
De nombreux exemples sont mis en exergue qui confirment que les achats responsables sont, au-delà de la gestion des risques, une opportunité pour réaliser des économies, atteindre les objectifs de performance RSE de l’entreprise (réduction des consommations, des émissions de CO2, diversité…) et surtout…..innover.
Au-delà de l’analyse poussée des études de cas, l’ouvrage dresse des perspectives, Olivier Menuet nous en livre ici quelques-unes. « Le défi consiste à montrer combien cela rapporte », avance-t-il, constatant que la motivation des entreprises est restée, jusqu’ici, essentiellement défensive. « Maintenant, il faut aussi accompagner les fournisseurs et se poser avec eux pour voir comment progresser », poursuit-il. « Enfin, il faut travailler sur la motivation des acheteur, en intégrant ces dimensions dans les fiches de poste, la rémunération etc. Cela donnerait un message fort qui accélèrerait l’appropriation de la démarche », plaide-t-il.
Agnès Rambaud insiste sur la nécessaire « conduite du changement » : « S’engager dans cette voie de la responsabilité constitue pour les acteurs un véritable changement de paradigme et l’établissement de nouvelles relations avec les parties prenantes de la fonction, notamment les donneurs d’ordre internes que l’acheteur est amené à challenger sur l’expression du besoin. Ces changements ne s’obtiennent pas uniquement en fixant des objectifs ou en revisitant les outils. Ils demandent un vrai plan de déploiement : sensibilisation pour partager le sens de ces évolutions et formation pour développer de nouvelles compétences ».
Ainsi, cet ouvrage doit être directement utilisable par les Directeurs, Managers et Acheteurs qui y trouveront des méthodes, outils et recommandations pour leur permettre de cheminer sur la voie des Achats Responsables. Au cours de ce chemin ces derniers seront confrontés à une nouvelle quête de sens, car les auteurs insistent sur le fait de remettre les relations humaines, dans l'entreprise étendue (c'est-à-dire en interne mais aussi avec les fournisseurs), au cœur des enjeux. Ainsi, cet ouvrage se fait le chantre d'une nouvelle voie pour les entreprises, celle d'une performance responsable et partagée sur le long terme, autrement dit ... une performance globale !
sécurité et de pérennité des sources d’approvisionnement…) mais aussi des opportunités de marché. C’est précisément pour cette raison que l’on parle depuis les années 2000 d’achats dits « responsables » , car ils sont clairement une des réponses aux enjeux de Développement Durable qui challengent les entreprises.
Les engagements en témoignent : entre 2009 et 2011, 56% des entreprises ont augmenté les ressources qu’elles allouaient aux achats durables (selon le baromètre 2011 sur les Achats durables et responsables d’ HEC et Ecovadis). En effet, il semble que les organisations aient tout à gagner à s’engager dans cette voie : construction de relations mutuellement bénéfiques et de long termes avec leurs fournisseurs, anticipation des risques, réduction des coûts et développement de nouveaux marchés…sans oublier non plus que les acheteuses et les acheteurs trouvent là une vraie opportunité de redonner du sens à leur métier.
Pourtant, la littérature n’est pas dense sur le sujet. C’est pour combler ce manque que Les Echos Etudes ont sollicité Olivier Menuet, pionnier des Achats Durables en France, enseignant à HEC, CENTRALE, ESCP Europe et EM Lyon, et actuellement directeur des Achats Responsables à la SNCF, et Agnès Rambaud, directrice associée du cabinet Des Enjeux et des Hommes, spécialiste en conduite du changement, qui accompagne de nombreuses entreprises dans le déploiement de leur politique d’achats responsable et la formation des équipes. L’étude, d’un peu plus de 400 pages, recense de façon exhaustive les initiatives en termes d’achats responsables (jusqu’aux tous derniers travaux sur l’ISO 26 000 Achats) et donne des repères et des outils opérationnels pour passer à l’action. Les expériences de 15 témoins (Accor, Alstom, Bouygues Telecom, ECPAR Québec, Eiffage, General Electric, L’Occitane, L’Oréal, La Poste, Outilacier, Renault, Sodexo, SNCF, Veolia Environnement, Ville de Lyon) sont ainsi expliquées et analysées afin d’en extraire des enseignements transposables dans un maximum de secteurs, qu’il s’agisse de grands groupes, de PME ou d’acteurs publics.
Parmi les constats de l’étude figure le fait qu’il ne suffit pas d’acheter des produits responsables (verts, équitables, solidaires etc.) pour acheter responsable : la démarche va au-delà, invitant l’acheteur à repenser ses pratiques et sa posture tout en s’inscrivant dans les processus des achats, condition de l’efficacité et de la pérennité d’une telle démarche. En effet, une politique d’achats responsables se concrétise par une approche globale et d’amélioration continue, qui se traduit à toutes les étapes du processus achats, de la spécification du juste besoin jusqu’à l’exécution et la fin de vie du contrat. Ainsi, apprendre à challenger les demandes des donneurs d’ordre, dépasser le triptyque classique QCD (Qualité, Coût, Délai) et sélectionner des fournisseurs sur de nouveaux critères, les accompagner dans leur démarche de progrès, font partie des missions de l’acheteur responsable. Il doit également avoir une vision systémique de l’impact de ses achats, une vision partenariale, impliquant les autres directions de l’entreprise et les fournisseurs à la co-innovation et une vision plus long terme prenant en compte le coût global d’acquisition (ou TCO, « Total Cost of Ownership »).
De nombreux exemples sont mis en exergue qui confirment que les achats responsables sont, au-delà de la gestion des risques, une opportunité pour réaliser des économies, atteindre les objectifs de performance RSE de l’entreprise (réduction des consommations, des émissions de CO2, diversité…) et surtout…..innover.
Au-delà de l’analyse poussée des études de cas, l’ouvrage dresse des perspectives, Olivier Menuet nous en livre ici quelques-unes. « Le défi consiste à montrer combien cela rapporte », avance-t-il, constatant que la motivation des entreprises est restée, jusqu’ici, essentiellement défensive. « Maintenant, il faut aussi accompagner les fournisseurs et se poser avec eux pour voir comment progresser », poursuit-il. « Enfin, il faut travailler sur la motivation des acheteur, en intégrant ces dimensions dans les fiches de poste, la rémunération etc. Cela donnerait un message fort qui accélèrerait l’appropriation de la démarche », plaide-t-il.
Agnès Rambaud insiste sur la nécessaire « conduite du changement » : « S’engager dans cette voie de la responsabilité constitue pour les acteurs un véritable changement de paradigme et l’établissement de nouvelles relations avec les parties prenantes de la fonction, notamment les donneurs d’ordre internes que l’acheteur est amené à challenger sur l’expression du besoin. Ces changements ne s’obtiennent pas uniquement en fixant des objectifs ou en revisitant les outils. Ils demandent un vrai plan de déploiement : sensibilisation pour partager le sens de ces évolutions et formation pour développer de nouvelles compétences ».
Ainsi, cet ouvrage doit être directement utilisable par les Directeurs, Managers et Acheteurs qui y trouveront des méthodes, outils et recommandations pour leur permettre de cheminer sur la voie des Achats Responsables. Au cours de ce chemin ces derniers seront confrontés à une nouvelle quête de sens, car les auteurs insistent sur le fait de remettre les relations humaines, dans l'entreprise étendue (c'est-à-dire en interne mais aussi avec les fournisseurs), au cœur des enjeux. Ainsi, cet ouvrage se fait le chantre d'une nouvelle voie pour les entreprises, celle d'une performance responsable et partagée sur le long terme, autrement dit ... une performance globale !
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