vendredi 18 janvier 2013

Les facteurs déclencheurs de maladies cardio-vasculaires


Les facteurs déclencheurs de maladies cardio-vasculaires
Âge, hérédité, alimentation et hygiène de vie font partie des facteurs qui déclenchent des maladies cardio-vasculaires. Connaître les risques, c’est être mieux armé pour les éviter.

Maladies cardio-vasculaires : 180 000 décès par an

Deuxième cause de mortalité en France, les maladies cardio-vasculaires sont responsables d’environ 180 000 décès par an. Elles se
déclarent en général à l’âge adulte et sont de plus en plus présentes au fur et à mesure que l’on avance en âge.
• L’athérosclérose est la première cause des troubles cardio-vasculaires : le dépôt progressif de plaques graisseuses sur la paroi des artères diminue le diamètre du vaisseau et freine le passage du sang.
Ce processus est favorisé par la présence d’un fort taux de cholestérol et par l’hypertension. Ce rétrécissement (sténose) présente un autre danger : le sang, freiné dans son passage, dépose des éléments de coagulation installant un véritable piège à caillots.
Selon le vaisseau sur lequel le dépôt provoque une obstruction, le malade souffrira d’une angine de poitrine pouvant se transformer en infarctus du myocarde (artère irriguant le cœur) ou développera de l’artérite des membres inférieurs (artères des jambes), un accident vasculaire cérébral (artère du cerveau) ou encore une embolie pulmonaire (artère pulmonaire).
• Les troubles du rythme sont la deuxième source de complications : Le cœur bat avec une fréquence définie par les besoins du corps. Si la commande centrale est perturbée ou si la transmission des impulsions qui se propagent des oreillettes vers les ventricules se fait mal, on est face à une arythmie cardiaque.
• Troisième cause, enfin : l’insuffisance cardiaque, qui désigne une défaillance de la "fonction pompe" du muscle cardiaque. Le cœur ne peut plus assurer la circulation du sang en quantité suffisante. Les muscles sont moins oxygénés et il est difficile de réaliser des exercices physiques, même de faible intensité.

Un des facteurs de risque : l’alimentation

Une alimentation trop riche en matière grasse, en sel et en sucre, alliée à une hypertension, à un taux de cholestérol élevé ou à du diabète, augmente les risques de développer une maladie cardiaque, particulièrement chez les fumeurs.
Graisse naturelle indispensable à l’organisme, fabriquée en grande partie par le foie, le cholestérol est présent sous deux formes : le "bon" et le "mauvais" cholestérol. Le taux global idéal doit être inférieur à 2 g par litre de sang.
Pour le connaître, il faut réaliser régulièrement une prise de sang de contrôle. Une opération à renouveler tous les cinq ans jusqu’à 45-50 ans après un premier bilan normal, puis tous les deux à trois ans.
Bien que le corps médical constate que nous nous alimentons mieux (efficacité des messages sur les fruits et légumes), il s’alarme devant la quantité de boissons sucrées bues chaque jour par 44 % des garçons, entre 12 et 34 ans.
Ces "calories liquides", qui viennent s’ajouter à des régimes souvent déjà riches en sucres, représentent aujourd’hui jusqu’à 10 % de l’apport énergétique chez les adolescents. Elles vont entraîner un risque "cardiométabolique" et favoriser l’apparition d’un diabète de type 2 propice au développement d’une maladie cardiaque.

 Ennemi n° 1 : le tabac

On ne le dira jamais assez, fumer fait courir un risque important. En effet, le monoxyde de carbone ingéré avec la fumée de cigarette pénètre dans le sang, prenant ainsi la place de l’oxygène et contribuant à "asphyxier" les organes. Par ailleurs, le tabac favorise la survenue de spasme des artères (rétrécissement brutal) et détériore progressivement la paroi des vaisseaux.
Entre 30 et 49 ans, le risque d’infarctus est ainsi cinq fois plus élevé chez les fumeurs. Plus préoccupant, l’association tabac et pilule contraceptive multiplie par dix le risque d’infarctus chez les femmes.
"Les fumeurs de 35 à 40 ans qui ont commencé la cigarette entre 15 et 20 ans peuvent prendre leur premier rendez-vous chez un cardiologue, prévient le Pr Yves Juillière, membre de la Fédération française de cardiologie, qui se réjouit que, depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics, le nombre d’infarctus ait globalement baissé.
À partir de 40-50 ans, le risque d’infarctus est élevé chez l’homme qui cumule un surpoids, un taux de cholestérol élevé, un peu d’hypertension artérielle et une accoutumance au tabac. Ces facteurs ne s’additionnent pas, ils se multiplient."

L’hypertension artérielle

La responsabilité de l’hypertension artérielle dans le risque cardio-vasculaire a été clairement établie.
Ce risque croît, en particulier chez les hommes, avec l’âge, l’obésité, et il est aggravé par les mauvaises habitudes alimentaires (trop de sucre, de graisse ou de sel). Si la pression du sang dans les artères est trop forte, le cœur subit une surcharge de travail qui le fatigue et le fait vieillir plus vite.
Cette maladie sans symptômes est révélée par une prise de tension effectuée chez le médecin. Dans sa forme sévère, elle concerne plus d’un million de Français. Les femmes qui ne prennent pas la pilule sont protégées jusqu’à leur ménopause.
En revanche, de par leur régulation hormonale différente, les hommes sont plus sensibles à l’hypertension. "Comme ils n’en souffrent pas, ils ne comprennent pas l’intérêt de se traiter - surtout sur la durée - et ils finissent par l’oublier. Quinze ans plus tard, ils risquent l’accident vasculaire cérébral ou un infarctus", remarque le Pr Juillière

Pratiquez une activité physique régulière

On n’a pas fini de louer les bienfaits d’une activité physique régulière. "Il faut pratiquer une activité physique qui va consommer les lipides présents dans l’organisme et éviter qu’un état prédiabétique, mauvais pour le cœur, ne s’installe, conseille le Pr Juillière.
Une marche quotidienne de 30 minutes suffit. De plus, cet exercice régulier fait baisser la fréquence cardiaque. Et ceux qui font des efforts surveillent mieux leur alimentation. Ils décrochent plus facilement de la cigarette qui devient une gêne."
Pourtant, près de six Français sur dix n’atteignent pas un niveau d’activité physique d’une durée ou d’une intensité suffisante pour entraîner des bénéfices sur la santé.

Les chiffres des maladies cardio-vasculaires

Deuxième facteur de mortalité dans l’Hexagone, derrière les cancers, les maladies cardio-vasculaires causent en moyenne 120 000 infarctus et 50 000 morts subites par an.
Les maladies cardio-vasculaires prennent diverses formes :
- les maladies des coronaires touchent 826 400 malades ;
- l’insuffisance cardiaque, les troubles du rythme, les cardiopathies valvulaires, affectent environ 580 000 personnes ;
- les artériopathies chroniques concernent près de 400 000 personnes

L'avis du cardiologue

"En trente ans, les traitements des pathologies les plus courantes se sont beaucoup améliorés. L’efficacité des messages concernant le mode de vie et la nutrition retarde l’âge de la première visite chez le cardiologue. Les malades que nous rencontrons en consultation sont de plus en plus âgés.
Ceux qui déclarent un infarctus à 45-50 ans se retrouvent avec une partie du cœur définitivement abîmée. Ce qu’il en reste doit faire face à tout le travail. D’où une fatigue importante et le risque de déclarer une insuffisance cardiaque quinze ou vingt ans plus tard.
Le vieillissement de la population est également à prendre en compte. Il s’accompagne d’une usure du cœur qui peut conduire à la maladie. Il n’est pas rare aujourd’hui d’opérer du cœur un patient âgé de 70 ou même 80 ans, explique Yves Juillière, cardiologue au CHU de Nancy Brabois, membre de la Société française de cardiologie."

Les particularités du cœur

Seul muscle en perpétuel mouvement, gros comme le poing fermé, le cœur pèse environ 300 g. Il se contracte de façon automatique environ 70 fois par minute au repos. Ce rythme est plus élevé chez les enfants. Dès que l’on fournit un effort physique, les besoins en oxygène des muscles sont plus élevés et la fréquence cardiaque augmente.
Elle peut atteindre facilement des pics à 180 pulsations par minute. Le cœur propulse le sang dans l’organisme à raison de 4 à 5 litres par minute. Le sang pénètre dans le cœur par une veine, via l’oreillette, puis il passe dans le ventricule, qui le transmet dans l’organisme par une artère.
Les valves cardiaques empêchent le sang de retourner en arrière (valves antireflux) en se fermant à chaque contraction. Leur étanchéité est primordiale pour un bon fonctionnement du système.

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