avant même la première cigarette
Plus d'un tiers
des élèves de 3e a déjà connu une ivresse alcoolique et l'immense
majorité déclare avoir consommé de l'alcool au moins une fois, rapporte
l'Observatoire français des drogues et toxicomanies.
Ces chiffres sont relativement stables, voire en légère baisse par rapport à une précédente étude réalisée en 2006, a souligné l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT). Mais le nombre de collégiens qui disent avoir fait l'expérience au moins une fois de l'alcool reste particulièrement élevé même pour les classes les plus jeunes, a souligné l'OFDT lors du colloque "Drogues, alcool, tabac chez les 11-14 ans : en savoir plus pour mieux prévenir" organisé par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). A partir de la 6e, six élèves sur dix (59,3%) déclarent avoir bu au moins une fois, en 3e, ils sont plus de huit sur dix (83,2%) dans ce cas.
L'alcool vient avant la cigarette et les joints
L'alcool représente "une substance inquiétante" car elle est "largement banalisée à un âge précoce", souligne l'expert Mickael Naassila, professeur à l'Université d'Amiens et directeur du groupe de recherche sur l'alcool et les pharmacodépendances (Grap) de l'Inserm. Le tabac touche moins de jeunes et moins tôt que l'alcool : seuls 12,7% des élèves de 6e ont essayé la cigarette au moins une fois et ils sont un peu plus de la moitié en classe de 3e (51,8%) à en avoir fait l'expérience. Le même constat, encore plus accentué, peut être fait pour le cannabis avec des premières expérimentations qui interviennent plus tard : moins de 4% des élèves de 6e et de 5e déclarent avoir fumé un joint. Les chiffres ne décollent vraiment qu'en 3e (23,9%). "Une donnée importante sur l'alcool c'est la banalisation et l'acceptation sociale" dont bénéficie ce produit, souligne le Pr Naassila qui affirme voir une intensification des phénomènes de "binge drinking" qui consiste à consommer beaucoup d'alcool en peu de temps.
L'enquête régulière "ESCAPAD" (Enquête sur la santé et les consommations) réalisée par l'OFDT sur les jeunes de 17 ans relevait en effet une augmentation des "ivresses répétées et régulières" : 10,5% déclaraient plus de 10 ivresses par an en 2011 contre 8,6% en 2008. "De nouvelles données nous indiquent que ces intoxications massives et ponctuelles ont des effets assez nocifs chez les jeunes à un moment où le cerveau n'a pas fini son développement", souligne le Mickael Naassila. Les adeptes du binge drinking montreraient des "déficits" en terme de "mémorisation spatiale, de mémoire de travail, de stockage d'informations" par rapport à ceux qui consomment aussi de l'alcool mais de manière "plus espacée dans le temps" selon ce chercheur. Il est en outre désormais assez solidement établi que plus on commence tôt à consommer de l'alcool, plus on a de chance de développer ensuite une dépendance à l'alcool, souligne le psychiatre Yann Le Strat.
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